Les Petites Filles Modèles by Comtesse de Ségur

Les Petites Filles Modèles by Comtesse de Ségur

Auteur:Comtesse de Ségur [Ségur, Comtesse de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-04-15T00:00:00+00:00


XVII. Le lendemain.

La journée du lendemain se passa assez tristement. Marguerite, honteuse encore de sa colère de la veille, se reprochait d’avoir causé la punition de Sophie ; Camille et Madeleine souffraient de la tristesse de Marguerite et de l’absence de leur amie.

Sophie passa la journée dans le cabinet de pénitence ; personne ne vint la voir qu’Élisa, qui lui apporta son déjeuner.

SOPHIE. – Comment vont mes amies, Élisa ?

ÉLISA. – Elles vont bien ; seulement elles ne sont pas gaies.

SOPHIE. – Ont-elles parlé de moi ? Me trouvent-elles bien méchante ? M’aiment-elles encore ?

ÉLISA. – Je crois bien, qu’elles parlent de vous ! Elles ne font pas autre chose : « Pauvre Sophie ! » disent-elles ; comme elle doit être malheureuse ! Pauvre Sophie ! comme elle doit s’ennuyer ! Comme la journée lui paraîtra longue !

SOPHIE, attendrie. – Elles sont bien bonnes ! Et Marguerite, est-elle en colère contre moi ?

ÉLISA. – En colère ! Ah bien oui ! Elle se désole d’avoir été méchante ; elle dit que c’est sa faute si vous vous êtes emportée ; que c’est elle qui devrait être punie à votre place, et que, lorsque vous sortirez de prison, c’est elle qui vous demandera bien pardon et qui vous priera d’oublier sa méchanceté.

SOPHIE. – Pauvre petite Marguerite ! c’est moi qui ai eu tous les torts. Mais, Élisa, savent-elles combien j’ai été méchante ici, dans le cabinet ; que j’ai tout déchiré, que j’ai refusé d’obéir à Mme de Fleurville ?

ÉLISA. – Oui, elles le savent, je leur ai raconté ; mais elles savent aussi combien vous vous êtes repentie et tout ce que vous avez fait pour témoigner vos regrets, pour expier votre faute ; elles ne vous en veulent pas : elles vous aiment tout comme auparavant.

Sophie remercia Élisa et se mit à l’ouvrage.

Mme de Fleurville vint lui apporter des devoirs à faire, elle les lui expliqua ; elle lui apporta aussi des livres amusants, son ouvrage de tapisserie, et, la voyant si sage, si docile et si repentante, elle lui dit qu’avant de se coucher elle pourrait venir embrasser ses amies au salon et faire la prière en commun. Sophie lui promit de mériter cette récompense par sa bonne conduite, et la remercia vivement de sa bonté. Mme de Fleurville l’embrassa encore et lui dit en la quittant qu’avant la promenade elle viendrait examiner ses devoirs et lui en donner d’autres pour l’après-midi.

Sophie travailla tant et si bien qu’elle ne s’ennuya pas ; elle fut étonnée quand Élisa vint lui apporter son second déjeuner.

« Déjà, dit-elle ; est-ce qu’il est l’heure de déjeuner ? »

ÉLISA. – Certainement, et l’heure est même passée ; vous n’avez donc pas faim ?

SOPHIE. – Si fait, j’ai faim, et je m’en étonnais, je ne croyais pas qu’il fût si tard. Qu’est-ce que j’ai pour mon déjeuner ?

ÉLISA. – Un œuf frais, que voici, avec une tartine de beurre, une côtelette, une cuisse de poulet, des pommes de terre sautées, mais pas de



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